Quantcast
Channel: Les expatriés – My tailor is an expat
Viewing all articles
Browse latest Browse all 22

Étude vestimentaire de la femme expatriée sous des cieux tropicaux

$
0
0

Une fois n’étant pas coutume, laissez-moi vous conter une anecdote personnelle.

Il y a quelques mois, la petite sœur d’une amie est passée par Bangkok. Nous nous sommes retrouvées un soir pour boire un verre sur un rooftop branché. Quand je suis arrivée, elle s’est esclaffée : « Ahhh… Mais tu es habillée comme à Paris ! »

… ??? …

Là, je me suis demandée comment elle s’attendait à me trouver ? En baroudeuse de l’extrême (pantalon beige à zip sous les genoux et banane avec mon argent cachée sous mon tee-shirt) ou en costume local (d’où cette photo de moi que j’ai enfin réussi à caser sur le blog)?

 

Le lendemain matin, je me moquais toujours intérieurement de cette remarque ô combien stupide en m’habillant. Là, comme tous les jours, j’ai enfilé un short, un tee-shirt et j’ai mis mes tongs. Pour sortir de chez moi, je me suis tartiné le visage d’écran total et je suis partie (surtout sans mouvements précipités pour ne pas commencer à transpirer) avec un petit sac en toile en bandoulière. C’est en voyant ma silhouette dans le miroir de l’ascenseur qu’une révélation m’a frappée ! Enfin, plus qu’une révélation, une interrogation existentielle : « Mais où donc est passée la vraie Mathilde, la Parisienne qui bossait dans une agence de com branchée ? » Si la petite sœur de mon amie m’avait attendue à la sortie de l’ascenseur ce matin-là, jamais elle ne se serait esclaffée : « Ah, ah! Mais tu es habillée comme à Paris ! » Non, elle aurait plutôt posté une photo de moi sur Facebook avec la légende : « La pauvre Mathilde, 7 ans à Bangkok… on l’a complètement perdue niveau look ! »

 

Mais que m’est-il donc arrivé ??

Là, ceux qui me connaissaient autrefois se disent que j’exagère un peu (beaucoup) mon côté “Parisienne branchée”. Faisons fi de leurs remarques.

Afin d’expliquer un certain glissement dans ma tenue vestimentaire au cours de ces dernières années, tentons une explication scientifique et honnête. Explication dans laquelle, donc, n’entrent évidemment aucunement en compte des considérations du type: « Mathilde se laisse aller. »

Je vois à cette situation une justification principale : le climat local.

Justification fortement appuyée par l’absence totale de la moindre réunion importante dans mon agenda depuis 3 ans et ce, pour les 5 ans à venir (l’absence totale d’agenda professionnel dans ma vie, d’ailleurs…).

 

Point météo annuel sur Bangkok

Attention, révélation : en Thaïlande, il fait chaud, souvent très chaud. Donc on  n’agrémente jamais une petite tenue toute simple d’une très jolie veste ou d’une belle étole dans laquelle résiderait toute notre élégance. On n’a que le strict nécessaire sur la peau. Et pour en avoir le moins possible sur les os, très rapidement, on remise au placard manches longues et pantalons.

En Thaïlande, il fait humide, souvent très humide. Alors, les petits tops en soie (pire, en synthétique !), c’est joli mais ça colle à la peau. Comme le fond de teint ou le mascara qui finissent toujours par couler lamentablement… Que dire des élégants sacs en cuir, qui après 5 minutes calés sous votre bras restent scotchés à votre peau (puisqu’on a les bras nus, bien sûr) ?

S’il fait chaud en Thaïlande c’est car il y a beaucoup de soleil et, parfois, pas le moindre nuage à l’horizon pendant des mois. Alors, au début, grisée par cet interminable été, on ne porte que des jolis débardeurs et des robes sans manches, ceux qu’on ne portait en France que deux semaines par an. Et puis au bout de quelque temps, quand on regarde la couleur de notre décolleté et de nos épaules par rapport au reste de notre corps, et qu’on pense au cancer qui pourrait s’y installer, tranquille, aux premières loges sous les coups de soleil… on ressort des tee-shirts, des bons vieux tee-shirts en coton.

En Thaïlande, les trottoirs (quand il y en a) sont en piteux état (attention notamment à la malédiction des dalles qui se retournent quand vous posez le pied dessus, vous aspergeant la jambe de l’eau stagnante qui s’y cachait. Bon, ce n’est peut-être pas très clair mais ceux qui l’ont vécu me comprendront). Il est donc trop dangereux (en tout cas pour moi) de s’y aventurer si on ne s’est pas assurée auparavant d’avoir les pieds bien à plat. Hop, au placard donc les talons.

En Thaïlande, il n’y a pas vraiment de trottoirs (donc) mais il y a des motos-taxis. Motos-taxis qui conduisent comme des dingues et sur lesquelles il vaut mieux être bien accrochée. Finies donc les petites jupes qui vous obligent à montrer délicatement en amazone, et place aux shorts, c’est une question de sécurité (et de décence).

En Thaïlande, bien qu’il fasse toujours très beau, parfois il pleut. Il pleut d’un seul coup, et il pleut des cordes pendant longtemps, très longtemps… Le temps exact qu’il faut au tout-à-l’égout (quand il existe) pour se gorger d’eau et en recracher le trop-plein dans les jolies ruelles de votre quartier. Et là, c’est le drame : l’inondation totale. Comment rentrer chez soi si ce n’est les pieds dans l’eau ? Bref, il est criminel à certaines périodes de l’année de porter des jolies chaussures en cuir. Autant les jeter directement dans votre baignoire remplie d’eau (sale, bien sûr). C’est pareil pour les sacs en cuir, heureusement qu’on n’en porte plus depuis longtemps.

En Thaïlande, heureusement, il y a beaucoup de contrefaçons. Mais croyez-moi, le faux cuir colle encore plus à la peau quand on transpire et résiste encore moins à la saison des pluies.

Résultat des courses, si vous êtes pragmatique ou extrêmement bien dans votre peau (et donc 100 % sûre de votre charme naturel), vous finissez avec la panoplie “short / tee-shirt en coton / tongs en plastique / sac en toile” tous les jours.

 

La panoplie des pays chauds

Vous pensez que j’exagère et que je fais de mon cas (peu glorieux) une généralité ? Mais si vous vivez vous-même dans un pays chaud, il vous suffit d’ouvrir les yeux et d’observer les femmes d’expats autour de vous. Faites le compte lors d’un déjeuner entre copines.

Il y aura au moins la moitié des participantes qui aborera la panoplie “pratique” : short ou jupe (en jean 65 %, en toile 35 % ; plus ou moins courts selon les pays) + blouse ou tee-shirt (60 % du temps blanc) et léger (plus ou moins près du corps ou amples selon les pays) + ballerines ou nu-pieds (normalement un peu jolis quand-même, les vrais tongs de plage c’est en fait réservé pour les jours où on ne devrait croiser personne) + sac en toile. Une toute petite portion de ces participantes aura opté, à la place du short, pour un pantalon (voire un pantacourt, ouille…!) en lin, un peu large, pour bien laisser circuler le peu d’air qui pourrait passer dans la journée.

Observez ensuite l’autre moitié des filles de cette petite bande, les sophistiquées qui ne se laissent pas aller. Leur panoplie à elles : jolie petite robe légère, sandales et sac en toile (pas un sac banal, non, un sac agrémenté d’une bande de paillettes ou d’un truc qui brille). Bien sûr, elles pourront toutes s’écrier entre elles : « Oh, elle est mignonne ta robe. Et elle a l’air super agréable (comprendre : pratique). Tu l’as achetée où ? » Inlassablement, l’autre lui répondra : « Cet été, en France. » Ce à quoi, chacune soupirera: « Ben oui, bien sûr… »

 

Voilà, c’était le “point mode” du mois !

OK, OK, ce n’est peut-être pas très glorieux. Mais je vous le répète, ce n’est qu’une question de climat ! Parisiennes, tremblez ! Car l’année prochaine je rentrerai pour Noël et je vais vous ressortir mon élégante panoplie total-look Naf-Naf hiver 2008 !! Celle qui sommeille au fond d’un carton de déménagement, jamais ouvert depuis notre installation mais précieusement stocké quelque part chez moi. On verra bien qui est la plus branchée !

 

Youpi, youpi ! Plus de 550 exemplaires du livre My tailor is an expat vendus et envoyés aux 4 coins du monde en 6 mois… Merci à tous !!

My tailor a Bangkok

Le livre est en vente en ligne et il est aussi disponible à Bangkok, à Hanoï, à Dubaï, à Shanghai, à Kuala Lumpur, à Yangon, à Moscou, à Manille, à Paris, à Bratislava et à Tokyo… Rupture de stock à Hong Kong.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 22

Trending Articles